dimanche 14 octobre 2012

Albert Caraco, florilège


Nous accompagnons la présentation d’Albert Caraco, prophète de malheur, d’un petit florilège de citations. S’il fallait situer ce penseur inclassable, et indomptable, nous le rapprocherions de Schopenhauer pour sa philosophie du néant, de Cioran pour son inconvénient d’être né et de Gómez Dávila pour ses aphorismes assassins.





« La plupart des humains vivent hallucinés et possédés, la foi les hallucine, les idées fixes les possèdent, ils dialoguent avec un miroir et veulent punir qui les y surprend » (Abécédaire de Martin-Bâton, p. 39).

« En s’épanouissant, les hommes se dilatent et lorsqu’ils se dilatent, ils prennent plus de place. Or, l’univers étant fini, la place est mesurée et dans un monde clos, l’épanouissement de plusieurs milliards d’humains conduit à l’explosion générale » (Ibid., p. 51).

« La famille adoucit les mœurs : les bourreaux d’Allemagne, quels pères admirables ! Ils passaient de leurs fours aux bras de leurs enfants, leur chaste épouse veillait sur le lit, un lit surmonté d’une croix, dont leurs pudiques feux embrasaient les courtines et faisaient gémir les sommiers. O Ciel ! que de vertus ! Sauvez-moi, Seigneur, des honnêtes gens ! «  (Ibid., p. 60).

« Un peuple trop soumis offense la nature et les tyrans sont là pour qu’elle soit vengée » (Ibid., p. 112).

« La femme libre exercera ses muscles et les plus intimes les premiers, elle sera maîtresse du constrictor cunni, sans parler de ses fibres lisses, c’est là que son honneur se trouve et non pas dans son pucelage, membrane ridicule au souverain degré. La femme digne de ce nom sera capable d’étrangler le membre masculin pour l’empêcher d’émettre la semence ou, quand elle a reçu le sperme, de l’expulser spontanément. Un tel affirme que la révolution prélude entre deux draps et qu’elle changera le monde, en changeant aussi le corps de la femme. » (Supplément à la psychopathia sexualis, p. 53).

« L’heure a sonné pour nous et nous devons nous retirer sur l’Aventin pour veiller sur nos restes, car de participer à ce qui nous désole, nous nous rendrions si méprisables qu’en nous abolissant un jour, on n’aura tué que des morts » (Semainier de l’incertitude, p. 31).

« Oui, peu de villes semblent habitables, le monde est laid d’une infinie laideur et la vie est mauvaise, admirer l’œuvre d’une prétendue Création est un délire, cette Création n’est qu’un avortement recommencé, l’œuvre de l’homme ne l’amende pas toujours et quand les êtres se rassemblent quelque part, le fumier surabonde, les Persans n’avaient pas si tort de qualifier notre Terre de cloaque, elle est d’abord cela, malgré la conjuration de nos idéalismes » (ibid., p. 90).

« Nous savons maintenant qu’il est possible d’allier les vertus et les crimes et nous ne pouvons rien contre cette alliance, si ce n’est devenir des criminels, en restant vertueux » (ibid., p. 119).

« Nous allons être les témoins d’une agonie et je m’en réjouis d’avance, car elle frappera plusieurs centaines de millions d’hommes, pour une moitié laids comme des singes et dont les mœurs intimes laissent fort à désirer ; j’ai parlé de l’Islam, lequel est encore au Moyen-Age et qui va subir les assauts des Temps Modernes, car le désastre en Palestine n’est que le prélude de la déconfiture générale ». (ibid., p. 148).

« Nos poulets et nos porcs sont mieux nourris que la moitié des enfants de la Terre, imaginez que l’on remédiât à ce scandale et ce n’est là qu’un paradoxe parmi douze ou quinze… enfin notre optimisme paraît criminel et nous déchanterons avant la fin du siècle, nous vivons suspendus au-dessus d’un abîme et nous y roulerons, à la première épreuve » (Ma confession, p. 81).

« Si on me demandait mes prévisions touchant l’avenir du monde, je n’hésiterais pas à décevoir mes auditeurs : je n’entrevois que l’horreur absolue sous tous les rapports à la fois et je suis très persuadé que la plupart des hommes périront de mort atroce » (ibid., p. 143). 

 
Pour aller plus loin, cf. http://albertcaraco.free.fr/






          

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