lundi 5 novembre 2012

Poisson ou poulet ?


         La revue The American Conservative a invité un certain nombre de ses collaborateurs réguliers à exprimer leur intention de vote et à l’expliquer. Andrew J. Bacevich est actuellement chercheur invité à Notre Dame's Kroc Institute for Peace Studies International.



La chose la plus importante à propos des élections présidentielles de 2012, c'est que le 6 Novembre, elles se termineront. Enfin, la fièvre retombera, l'hystérie se calmera, et quelque chose qui ressemble à la normalité sera de retour, au moins pendant quelque temps.

Nous devons prier pour que le scrutin lui-même produise un résultat décisif, contrairement, disons, à 1876 ou 2000. Cependant, que celui qui gagne reste assuré d'une chose: les résultats ne seront pas à l'image du battage médiatique. Que les quatre prochaines années nous obligent à composer avec un président Obama ou un président Romney, la République survivra.

Comme l’a parfaitement montré la fin de la campagne présidentielle, quand il s'agit de politique étrangère, le choix est entre Tweedledee et Tweedledum. Sans égard pour celui qui pourra s'asseoir dans le bureau ovale, le penchant post-guerre froide pour l’ingérence militarisée est susceptible de persister. Tout au plus, prendra-t-il une autre forme, Obama et Romney, prenant tous deux leurs distances vis-à-vis des interventions terrestres, chantent les louanges des drones lanceurs de missiles comme nouveaux instruments des assassinats ciblés. Ce n’est pas grand chose peut-être, mais ne versons pas une larme sur cette modeste reculade par rapport aux folies des décades passées.

Quand il s'agit d’envisager les facteurs qui vont déterminer l'avenir du pays, qu'ils soient culturels ou économiques, le choix est entre clichés et absence de vue. Avouons-le, les candidats à cette élection n’approchent pas vraiment le niveau intellectuel des duels John Adams vs Thomas Jefferson ou encore Woodrow Wilson vs TR.

Pour la petite histoire, j'ai voté (une fois de plus) pour Obama. Mais en termes d'importance, je place cette décision au même niveau que le choix entre poisson ou poulet au restaurant. Quand tout est dit et fait, c'est le nombre de zéros sur le chèque qui compte. A mon avis, peu importe celui qui paiera la facture, celle-ci sera lourde. Rien que ceci suffit à me couper l’appétit.

Andrew J. Bacevich


(traduit par un Idiot)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire