jeudi 7 juin 2012

Prométhée use


[Attention quelques informations de peu d'importance peuvent être révélées dans cet article sur le film Prometheus]

                Au vu des tarifs ahurissants pratiqués par l'industrie cinématographique, il va sans dire que ma fréquentation des salles obscures s'est considérablement amoindrie. La séance est chère et l'on peut considérer que l'achat d'une carte est superflu si cela implique de voir Arrête de pleurer Pénélope ou le énième opus de Fast and furious pour rentabiliser l'abonnement. La sortie de Prometheus s'adresse néanmoins à un public plus ou moins captif: celui qui a grandi avec la quadrilogie, pour le meilleur et le moins bon, des Alien et autres Aliens, et pour qui le nom de Ridley Scott évoque Blade Runner plus que Kingdom of heaven.
Sur ce point, on peut être rassurés, le générique d’ouverture, impressionnant, dévoile une série de prises de vues magnifiques filmées avec une maestria évidente tandis que l’espace reste, chez le créateur d’Alien, le lieu de toutes les menaces, aux tréfonds duquel se terrent de terrifiantes entités chtoniennes et où personne ne vous entend crier. La principale faiblesse de Prometheus vient en revanche des personnages qui semblent bien peu à la hauteur de cet univers. Hormis Charlize Théron qui compose un personnage glacial et énigmatique à souhait, le capitaine Janek (Idris Elba qui incarnait le dealer qui suit des cours d’économie à la fac dans The Wire pour optimiser son activité) et Michael Fassbender qui joue à merveille l’androïde, le groupe de scientifiques embarqués dans le Prometheus fait plutôt penser à une troupe de bras cassés plus ou moins débiles dont on comprend qu’ils puissent mettre leurs créateurs cosmiques quelque peu dans l’embarras quand ils les rencontrent. Cela dit, les créateurs en question, qui sont appelés les « ingénieurs » dans le film (encore un coup des francs-maçons !) ne se révèlent pas vraiment plus subtils que leurs frères humains qui après eux vécurent. La première rencontre avec une forme d’intelligence supérieure est plutôt décevante en ce sens. Gentiment et poliment questionné dans sa langue maternelle, on s’attend à ce que l’imposant extraterrestre/ingénieur/créateur supposé de l’humanité livre quelque antique secret à ses interlocuteurs, assène une vérité définitive, dise quelque chose de beau et de profond ou au moins raconte une blague. Au lieu de cela le matamore galactique se met sans un mot en demeure de bousiller tout ce qui passe à portée de ses grosses pognes de bourrin surévolué. Un poil con l’extraterrestre tout de même mais bon on n’est pas chez Spielberg et les ET ne sont pas censés ici être des avatars cosmiques du Mahatma Gandhi, luminescents et gentils.



Hormis l’absence de crédibilité des trois-quart des personnages figurés dans le film, le scénario est l’autre grande faiblesse de Prometheus, ce qui commence à faire beaucoup. Précisons-le, c’est Damon Lindelof qui a été chargé du scénario de Prometheus. Damon Lindelof, c’est aussi le créateur de Lost, cette série interminable dans laquelle les rescapés d’un accident d’avion tentent de comprendre comment s’évader de la mystérieuse île déserte sur laquelle ils sont échoués tandis que l’équipe de production de la série tente de comprendre comment elle peut s’échapper d’un scénario incompréhensible délayé sur cinq saisons. Prometheus a d’emblée l’ambition de s’affirmer comme un film puissamment métaphysique. L’héroïne du film, Elisabeth Shaw (Noomi Rapace) est croyante et c’est sa foi inébranlable qui la pousse dans sa quête, la conviction profonde qu’il existe, quelque part, une réponse. « J’ai choisi de croire » répète-t-elle à l’envi. Le problème est que le scénario est tout aussi puissamment lacunaire que le film se veut puissamment métaphysique. Lindelof multiplie les fausses pistes, distribue les indices et se perd dans des intrigues secondaires nébuleuses. Comme ses malheureux scientifiques qui réussissent à se perdre comme des collégiens dans le vaisseau alien, Lindelof tourne en rond dans ses scénarios et se cogne aux portes. Quelqu'un devrait lui indiquer la sortie un jour. 
Hormis tous ces défauts, Prometheus conserve quelques qualités du moins visuelles et j’aurais pu à la rigueur passer un bon moment s’il n’y avait pas eu la 3D, cette saleté de 3D. Pour tout dire, le visionnage de Prometheus m’offrait pour la première fois l’occasion de découvrir cette technologie révolutionnaire. Je suis un peu en retard en effet mais il faut dire que la sortie d’Avatar ne m’avait absolument pas incité à tenter l’expérience. Non seulement, le film de Cameron semblait en mesure de remporter la palme d’or de la niaiserie mais District 9 était, pour ma part, passé par là avant et, 3D ou pas 3D, les prétentieuses rodomontades technologiques d’Avatar me semblaient à peine plus impressionnantes qu’une charge de playmobils au galop à côté des quelques scènes d’anthologie que contenait District 9. Après ce premier rendez-vous manqué, les sirènes de la 3D ne chantaient pas très mélodieusement à mes oreilles et je persistais à demeurer un consommateur passéiste. Jusqu’à Prometheus qui m’a donné pour la première fois l’occasion de devenir un véritable dandy et de porter des lunettes de soleil dans une salle de cinéma. Ou d’avoir l’air de sortir d’un clip de Madness.



Le premier réflexe, à mon sens, que tout spectateur d’un film projeté en 3D devrait avoir, est de tourner le dos à l’écran et de contempler un bref instant l’image glaçante de ses centaines de visages aveugles, similaires et robotiques qui lui font face. A la vue de ce spectacle, un frisson orwellien lui parcourra sans doute l’échine. Il y a dans cet alignement de faces aux yeux de mouche sur lesquelles se reflètent les images animées une sorte d’allégorie totalitaire, une esthétique du loisir collectif qui ne laisserait deviner sa nature véritable que dans l’obscurité de la salle de cinéma et dont l’aspect le plus effrayant serait révélé seulement par intermittence par la luminosité changeante de l’écran. Je pense en même temps à Fenêtre sur cour dans lequel le flash de l’appareil photo illumine et éblouit tout à la fois le visage du meurtrier et à Invasion Los Angeles, à cette différence près que ce sont les extra-terrestres, moi compris, qui cette fois portent les lunettes.



Regarder un film (car on ne va pas non plus passer deux heures à contempler la salle derrière soi) en 3D pose un problème simple. Là où le visionnage « classique » laisse tout de même une certaine liberté au spectateur, comme par exemple la possibilité de se détourner de l’action principale pour prêter attention à quelque détail de seconde importance à l’arrière-plan, aux paysages, au costume du héros ou à la robe de l’héroïne, la 3D impose la narration et force le regard, expérience extrêmement désagréable, voire nauséeuse, dans les premières minutes du film, à laquelle on finit bon gré mal gré par s’habituer sans jamais se départir d’une impression de frustration qui grandit au fur et à mesure de la projection. On dira que notre époque multiplie les injonctions à l’égard de l’individu : injonction du vote utile, injonction écologique, injonction festive…La 3D réalise techniquement une nouvelle forme d’injonction qui est l’injonction narrative. Avec une sorte de kitch visuel, qui en voulant à tout prix susciter la profondeur accomplit l’exploit d’abolir la perspective, le cinéma 3D n’entreprend plus de raconter une histoire, il la jette à la face du spectateur. Impossible d’échapper à cette didactique visuelle qui devient dictature du récit, impossible de hiérarchiser à sa convenance les éléments esthétiques ou narratifs, de reconstruire le film à mesure qu’on le regarde. Le privilège de la contemplation est dénié au spectateur au profit d’un bombardement constant d’éléments et de personnages qui vous sautent au visage pendant deux heures en soumettant votre rétine martyrisée à une blitzkrieg visuelle et vous laisse à deux doigts de la crise d’épilepsie. Certes, objectera-t-on, la sensation de profondeur est démultipliée ou l’impression de vitesse est grisante et tout ça c'est vraiment trop super, mais peut-être osera-t-on rappeler que le cinéma est aussi affaire de perception, de représentation et pas seulement de sensations. Autant se payer un tour de montagnes russes. 

20 commentaires:

  1. AnaAnalyse superficielle du film comme beaucoup d'autres critiques que j'ai pu lire sur la toile.
    A propos de la violence de « l'ingénieur » extrait du sommeil de son vaisseau, par exemple,
    il faut peut être le mettre en parallèle avec la condescendance des humains vis à vis de David, le robot qui doit sont existence à un autre créateur Peter Weyland qui lui même se prend pour un dieu.
    A mon humble avis vous êtes passée à côté du sujet véritable du film.
    Quelles sont les raisons de la violence du « matamore galactique » pourquoi n'y en aurait-il pas?
    Pourquoi le comportement de David le robot serait forcément une erreur de scénario.
    Pourquoi transformer en défauts toutes les choses que l'on ne comprend pas d'un film?
    Et si le sujet de Prometheus était plus intelligent ou plus hermétique que ce que vous aviez envisagé?

    Oui évidemment,....lyse superficielle du film comme beaucoup d'autres critiques que j'ai pu lire sur la toile

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  2. Je vous remercie pour votre commentaire. La réaction de l'ingénieur est en effet tout à fait justifiée, mais j'avoue que le côté "Nous venons en paix! Eh ben pas moi! Vlan!" m'a fait sourire. Très modestement, je pense que j'avais bien compris la mise en abyme "prométhéenne" que Ridley Scott veut figurer à travers cette relation triangulaire entre les ingénieurs (créateurs pour lesquels nous ne valons guère mieux que des souris à fond de cale), leurs créatures humaines venues chercher des réponses et David, lui-même création artificielle née du cerveau d'un mégalomane et lui-même victime de la condescendance de ses créateurs. Il me semblait néanmoins que le traitement scénaristique confus et le manque de profondeur de certains personnages (je pense surtout aux scientifiques, je ne pense pas avoir écrit que le comportement de David était une erreur de scénario) dessert malheureusement le propos du film. Sérieusement, le petit copain d'Elisabeth Shaw est une tête à claque et ses deux acolytes en vadrouille dans le vaisseau ne valent pas mieux. Le sujet de Prometheus est intéressant mais à un certain point je pense que l'argument de l'hermétisme est un peu trop facilement brandi pour justifier la maladresse. Il ne faudrait pas non plus systématiquement faire passer la confusion pour de l'ésotérisme et à bien des égards le scénario de Prometheus souffre d'un sérieux manque de cohérence.

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  3. Sérieuse déception oui, mais soyons honnêtes : était-il possible de ne PAS être déçu ?
    Alien est un film qui a tellement marqué et le cinéma et notre imaginaire que la barre était tout simplement trop haute. Peut-être faut-il laisser Prometheus décanter quelques temps pour le revoir plus au calme.
    Bon, maintenant c’est vrai qu’il y a de sacrés défauts.
    Les monstres, filmés plein écran quand leur grand frère était seulement esquissé, une ombre de mort au milieu des ombres du Nostromo ; en tout cas cela n’est pas à leur avantage.
    Le space-jockey qui se réveille… et bousille tout ; qu’il se débarrasse des hommes, après tout pourquoi pas, mais ce gars vient de passer 2.000 ans en stase, tous ses collègues ont été tués, et la première chose qu’il fait c’est mettre le cap sur la Terre pour nous détruire… Sérieux, je ne sais pas ce qu’on leur a fait mais ils nous en voulaient genre vraiment beaucoup.
    Enfin, j’ignorais que le scénario était de Lindelof, monsieur je balance une énigme à la minute et je laisse les spectateurs imaginer les réponses (je n’ai jamais pu regarder plus de deux ou trois épisodes de Lost, trop du foutage de gueule).
    Sinon l’idée de Noomi Rapace arrivant chez les space-jockeys… avec un plein cargo de spores est assez réjouissante. Mais dommage dans l’ensemble, il y avait un potentiel véritablement cosmique, mais sûr que le studio a dû peser pour avoir sa nouvelle petite franchise pour ados.

    Quant à vos commentaires sur la 3D, j’adhère totalement. Je suis quasi-myope, j’ai déjà du mal à voir le relief dans la réalité, alors – moi aussi c’était mon premier film 3D, moi non plus je n’ai pas vu Avatar : pas envie de me farcir un dessin-animé de 3 heures ! – j’ai dû expliquer que je ne voulais pas de lunettes. Résultat : j’ai payé une fortune pour voir un film flou !
    Alien n’avait pas besoin de relief, ce gadget à la mode, pour nous meubler le vide. Et vu le prix que j’ai payé, pas étonnant que je télécharge autant (dernier film au ciné : Inception il y a deux ans, la vraie claque, et au moins Nolan n’essaie pas d’ouvrir une franchise).

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  4. En tout cas la 3D pour moi c'était la première et la dernière fois. Sinon, c'est vrai que Noomi Rapace retournant la politesse aux créateurs, c'est une idée assez marrante. Est-ce qu'elle va le jouer façon Bad Taste: "J'arrive bande de connards!"

    http://www.youtube.com/watch?v=d4a9VVMKie8

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  5. Mais bon sang qu'est-ce que vous êtes geignards vous les français ! Mais enfin, vous ne voyez pas ce que vous faites ! Vous piétinez des milliers d'heures de travail, que dis-je, de sueur, de trigonométrie, de dératisation d'archives, de comparaisons verbeuses, de spin-design, de sandwich-coca dans un trailer-caravane, des millions de signaux infra-bass telluriques ! Mais cessez jusqu'à l'intention bordel, et par tous les saints, prosternez-vous !!!!!

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  6. On peut pas on est en congé. Repassez en fin de semaine.

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  7. Je partage complètement le commentaire de notre hôte.
    Outre les incohérences et lacunes dans le scénario du coutumier Lindelof (je n'ai jamais pu comprendre l'engouement pour Lost..), tu aurais également pu relever les aberrations technologiques du film :

    Un vaisseau qui parcourt 10^14 km en 2 ans, un cyborg de pointe, un équipage placé en stase, opérationnel dans l'heure du réveil sans perte musculaire : ok c'est de la SF, ça me va parfaitement !

    Mais embarquer dans les soutes 2 buggys de plage et 2 APC lance à eau qui serviront aux prochaines manifestations anti-mondialistes de Londres pour explorer un planète inconnue..

    A peine arrivé, on part à l'aventure sans préparatif, faut pas déconner, la nuit va tomber (hum). Même pour partir en congé en bord de mer, on ne se précipite pas autant.

    A l'intérieur de la structure, les capteurs détectent de l'air respirable, des sondes antigravité vous font les plans gratuitement, mais personne ne s'aperçoit que certaines salles contiennent des quantités gigantesques de produits hautement toxiques. Du coup, c'est la fête, on enlève les casques.

    A ce moment du film, je me prépare psychologiquement à voir les protagonistes mettre en place un barbecue sous la cheminée.........

    Et puis soudainement, c'est la tempête qui arrive. 15 minutes de préavis. Si on avait ces délais pour la détection des nuages sur les vols long-courrier, les Rio-Paris deviendraient aussi angoissants qu'Alien premier du nom.
    15 minutes de prévis donc. Avec des buggys, c'est court. C'est tellement court que les 2 scientifiques du coin, à l'aide d'un mappage 3D et du contact radio permanent avec l'équipage du vaisseau base réussissent à se perdre dans une structure dont la moitié du public pourrait redéssiner les plans à la sortie du cinéma.

    Bref, un bon prétexte pour tuer les 2 premiers ; dont un personnage particulièrement instable et agressif recruté pour une expédition au fin fond de l'espace sans avoir aucune information sur l'objectif (re-hum)
    Mais la chance de Lindelof : des incohérences permanentes nait la cohérence !! A force de cotoyer un docteur irlandais anormalement agressif, on pourrait comprendre que l'ami scientifique ne puisse plus percevoir l'évidente agressivité du reptilien rencontré par hasard (bestiole aux allures de cobra d'ailleurs jamais détectée par la batterie de capteurs des visiteurs humains).

    On nous prend pour des cons, aucun doute là-dessus.

    J'vais pas m'attarder sur l'aberrante contamination volontaire de la tête à claque. Contaminer avec un virus dont on ne connaît pas les effets et qui pourrait décimer l'équipage empêchant tout retour sur Terre, c'est tout à fait logique après 1000M$ et 2 ans de voyage (rere-hum).

    Puis la grossesse : "madame vous êtes stérile mais le cyanure ingéré par votre mari vous a fécondé". En plus quelle chance, c'est Paul le poulpe 2, on va pouvoir avoir à temps des pronostics fiables pour l'Euro 2012..

    Attention, l'opération se déroule dans un médilab (dont les parois sont branlantes, merde tout le budget est passé dans les effets spéciaux :( ) qui ne sait pas procéder aux césarienne, seulement aux extractions abdominales, c'est cons pour les meufs quoi.. Ils l'ont pas dit mais le matos n'opère que les bras droits aussi.. C'est con pour les gauchers. Je vous parle pas des gauchères...

    La scène dégueu du film (c'était dans le cahier des charges, c'est un Alien faut pas déconner).

    L'opération se termine avec succès (on n'en doutait pas), l'héroïne se relève et part en courant, la ceinture abdominale juste coupée en 2.

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  8. Merci pour cet excellent commentaire. Je me suis tenu les côtes en le lisant et je n'ai rien à ajouter, c'est bon, le cas Prometheus est bien réglé je crois. Si tu as d'autres chroniques aussi drôles à nous proposer pour le blog on est preneurs. En ce qui concerne la césarienne express, j'ajouterai pour ma part qu'après une simple opération de l'appendicite, j'étais certainement incapable de cavaler dans tous les sens comme notre héroïne avec le bide recousu à l'agrafeuse.

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  9. J'ai dû couper en deux, c'était trop long et comme un malheur n'arrive jamais seul, j'ai perdu ma connexion internet entre temps.
    Suite et fin donc, je n'en rajouterais pas plus.

    ---
    On recroise alors l'homme d'affaire vieillard d'Inception (Avouez, y'a une ressemblance).
    -> Les personnages seraient-ils tous en train de rêver de cette expédition, tous inconscients sur une île mystérieuse ??! On sait jamais avec le scénariste de Lost..

    Et c'est parti, on va réveiller le premier de la classe (pour cela, il faudra se souvenir de ses cours de flûte du collège). Le mec se lève, des humains lui parlent dans sa langue, tous ces potes sont morts, bilan je ne cherche pas à comprendre, je tabasse tout le monde et j'exécute ma mission : détruire les hommes.
    CRS serait-il donc le dernier stade de l'évolution ?

    Et comme on a tout balancé dans les effets spéciaux, il a fallu acheter le siège du vaisseau chez IKEA.

    Pour finir (ouffffffff), il fallait bien sauver le monde à un moment ou à un autre. Allons sacrifier notre vaisseau contre l'aéronef Alien - ou extra-terrestre pour éviter toute confusion. Le sacrifice héroïque pour sauver ses semblables était probablement dans le cahier des charges lui aussi..

    Succès total, le vaisseau humain a détruit l'autre appareil, qui, tombant au sol de plusieurs milliers de mètres, n'explose pas, ne s'effondre pas sur lui-même mais roule.... Il va falloir m'expliquer comment le Prometheus a réussi à faire des dégâts.. Renaud ?

    Il roule donc, comme le donut géant d'une civilisation ravagée par l'obésité qui écrase tout sur son passage, en particulier les blondes qui courrent dans le sens de la longueur pour y échapper..

    Bref, un film qui me rappelle les dissertations de philosophie du lycée dans lesquelles le but du jeu était d'insérer le plus grand nombre de citations invraisemblables de Vandamne et BHL dans le plus grand mépris à l'égard du prof.
    Sauf que le prof est payé et qu'à la fin, on ne se partageait pas 130M$ de budget.

    Heureusement, on va gentiment rembourser leurs frais en payant 10€ nos places de cinéma et 20€ le DVD.
    DVD à ranger entre Avatar et les films de JCVD.



    [Dsl encore pour la coupure entre les posts et merci pour le compliment !]
    A bientôt.

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  10. 130 M$ de budget pour en arriver là, ça fait mal au bide, mais moins qu'une césarienne. De toute façon, dans l'espace, personne n'entend crier le comptable. Merci et à bientôt.

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  11. http://www.youtube.com/user/HISHEdotcom

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  12. J'ai lu l'article et tous le s commentaires et j'avoue être resté un peu sur ma faim en allant voir le film. Comme le dit un commentateur nous en attendions trop, depuis l'annonce d'un "préquel" combien étions-nous à attendre et à espérer le film qui nous replongerait dans l'exaltation d'adolescents pas encore déniaisés des effets du 7ème art?l'espérance c'est bien tant qu'on ne nous met pas en face de ce que nous espérons.
    Comme le disent les idiots qui critique la 3D le cinéma doit être affaire de perception, de représentation et pas seulement de sensations. Or quand nous avons le premier Alien c'est d'abord les sensations qui nous ont accrochés. Et des émotions fortes il y en avait, et c'était même pour l'époque incroyable ce film classé simplement SF à présent avait été présenté comme un film d'horreur, la scène ou le monstre s'accroche au visage, celle du repas, celle du robot. Depuis la surenchère a été multiplié de façon quasi exponentielle.Il n'y a plus que les films pour tout tout petit n'enfants qui ne contiennent pas leurs lot de scènes flippantes. Il suffit de regarder pirates des caraïbes films réputés pour les enfants pour comprendre que tout a bien changé. Dur donc de retrouver le niveau d'émotions.
    Oui le scénario était de meilleure facture, tout semblait plus vraisemblable que dans ce préquel
    Cependant si je suis sorti déçu, j'ai les heures et les 2 jours qui ont suivi le film m'a tenu encore en haleine et j'ai beaucoup soliloqué sur le fond du sujet. Par delà la mise en abyme "prométhéenne" que les idiots signalent il y a aussi non seulement position mais le positionnement de chacun face à la création et à la procréation. je prendrais seulement comme exemple le personnel navigant du Prométhéus, leur rôle peut sembler insipide voire beauf mais il symbolise la meute qui protège dans le final du film plus la femelle qu'ils ont reconnu comme dominante du groupe que la terre en danger.
    Bref je serai curieux de le revoir pour affiner ma rélexion

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  13. C'est vrai, peut-être attendions-nous trop de Prometheus, d'autant que le trailer était particulièrement alléchant. Mais le film de Ridley Scott illustre cette tendance lourde du cinéma hollywoodien qui est de jouer systématiquement l’esbroufe soit sur le plan technique (en ce sens, je pense qu'Avatar a lourdement contribué à aggraver cette surenchère), soit sur le plan scénaristique (avec la tentation du "scénario à tiroir" qui, depuis Matrix, commence à être un peu lassante. Au risque de choquer les fans, j'en prends pour preuve Inception qui m'a un peu laissé indifférent en regard des critiques dithyrambiques que j'ai entendu). A force de surenchère, on se retrouve avec des films qui finissent par être écrasés par les scènes d'action toujours plus impressionnantes et le tape-à-l'oeil technologique. Dans le cas de Prometheus, je trouve aussi que la réflexion sur la paternité (alors qu'Alien était une allégorie terrifiante de la maternité?, comme le faisait remarquer un ami venu voir aussi le film), la création et la procréation est intéressante mais que de maladresses et de circonvolutions inutiles pour l'exposer! En revanche je ne suis pas sûr de partager votre lecture concernant la femelle dominante du groupe. Est-ce qu'il s'agit du personnage de Charlize Theron qui s'expulse à la dernière minute du vaisseau? (pour y passer d'ailleurs peu après de façon tellement stupide que s'en est presque un gag).

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    1. La femelle dominante est d'abord le personnage de Charlize Theron Meredith Vickers puis la meute choisit ensuite le personnage incarné par Noomi Rapace Elizabeth Shaw. Il y a une lutte sourde, sous-jacente entre les 3 femmes-femelles, Imora joué par Kate dickie meurent assez rapidement- envers les hommes-mâles du groupe la meute. Quelle sera la femelle dominante choisi par la meute? Quel sera ensuite le mâle reproducteur choisi par cette femelle dominante au sein de la meute? La réflexion que l'on considère maladroite sur la paternité vient de ces 2 questions, à mon avis. Le plus dérangeant c'est que celui que Shaw décide de conserver quand elle s'évade pour aller botter le cul aux papas ET est le mâle synthétique laissant se sacrifier les mâles organiques.
      C'est cette capsule de survie d'abord pour Vickers et qui finit pour Shaw plus le sacrifice de la meute qui m'a fait dérouler ce fil d'interprétation. Maintenant je n'ai vu le film qu'une fois et je serai curieux de le revoir.
      Quant à Avatar, j'ai bien aimé le film, je le revois avec plaisir et le fond est aussi surement plus riche qu'on ne le veut le reconnaitre. S'il y a une tendance lourde à la surenchère qui existait avant Avatar et je crois que le cinéma est condamné à cette surenchère, il existe aussi une tendance lourde à refuser aux blockbusters le droit d'avoir une once de profondeur comme si parce qu'un film, qui en met pleins les mirettes au niveau visuel, ne pourrait pas nous en mettre plein la vue non plus au niveau profondeur d'esprit. Combien de fois ai-je vu des films à prétention intellectuelle et que les critiques encensaient, être de véritables navets n'arrivant même pas au niveau de réflexion de "lock out" qui à ce niveau rase pourtant les pâquerettes aussi surement que les "fast an furious" que je n'ai pas vu et que je ne verrai pas.
      Bien à vous.

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  14. Attention, attention, je n'ai pas dit que l'on devait dénier toute prétention à la profondeur aux blockbusters mais je constate juste qu'il me semble y avoir depuis une dizaine d'année une corrélation entre l'explosion technologique et l'aspect de plus en plus bancal des scénarios proposés. Et bien sûr les films d'une prétention intellectuelle sidérante sont légion. Je trouve que la théorie de l'organisation de la meute que vous appliquez à Prometheus est intéressante. Je n'avais pas saisi tout le propos dans un premier temps. J'essaierai de répondre plus complètement demain car j'ai envie d'aller revoir Donnie Darko ce soir et c'est pas le tout, il est quand même déjà 22h.
    Bonne soirée

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  15. Je ne suis pas sûr que cette histoire de femelles et mâles dominants fonctionne tout à fait. D'abord parce que tout les mâles du films se font rapidement dézinguer et que celui qui pourrait apparaître comme actif sexuellement (l'espèce de jeune coq pseudo-idéaliste qui joue le rôle du petit copain de Noomi) ne sert que de porteur du virus inoculé par l'homme synthétique, l'androïde. Bon on aura compris que celui-ci accomplit là le rituel meurtre du père, ou plutôt du créateur, en se débarrassant du freluquet un peu couillon qui ne cesse de le rappeler à sa condition (tout ça pour se faire arracher sa joli tête d'androide par l'ingénieur un peu plus tard...). Noomi Rapace se retrouve un peu à partir de là dans la position de Ripley dans Alien 3, une mère porteuse. J'arrête là la comparaison parce que le traitement du film prête vraiment à rire dans Prometheus (Noomi Rapace qui se fait faire une césarienne express pour accoucher d'un marshmallow tentaculaire sorti d'un film de Roger Corman, non, franchement...) contrairement au film de David Finscher. C'est tout le problème de Prometheus et j'y reviens encore: beaucoup de poudre aux yeux, des bonnes idées (enfin de bons départs d'idées) mais au final cette impression de film bâclé, tant sur le plan du scénario que des personnages. Ridley Scott aurait mieux fait de ne pas relancer la franchise ou de choisir un autre scénariste que Lindelof.

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  16. @ des idiots
    connaissez-vous Schopenhauer? de l'art d'avoir toujours raison? vos deux derniers commentaires en sont deux exemples flagrants! c'est triste et navrant.

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  17. @Anonyme
    Schopenhauer...Schopenhauer...C'est pas un coureur automobile allemand ça?

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  18. Merci de m'avoir fait rire avec l'article et les commentaires.
    J'ai vu ce film aussi en en attendant beaucoup. C'est bien une bouse, il faut l'admettre. Dommage, l'esthétique du début était prometteuse (ou Prométhé-euse devrais-je dire...).
    Quel gâchis. Tous ces millions de $$$ et milliers de développeurs pour le graphisme et un scénariste payé au SMIC, c'est ballot. De l’esbroufe où chaque scène est un prétexte à une tempête d'effets spéciaux. Prétextes mal trouvés et incohérents qui plus est. Certainement calibré pour un public écervelé... peut-être pas celui qui s'intéresse à la science-fiction. Ils auraient dû tuner le vaisseau Prométhéus et appeler le film
    "Space and Furious".

    Mathieu

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  19. De rien et merci pour le commentaire. C'est vrai que Prometheus est tout simplement une bouse très coûteuse. J'ai eu l'occasion de voir en revanche la version longue de Watchmen que j'ai vraiment apprécié. Mais les deux films peuvent-ils vraiment se comparer? (et puis avec Watchmen il y a quasiment Alan Moore au scénario, ce qui n'est pas rien...)

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